La formule de Clemenceau « la guerre est trop grave pour être confiée à des militaires ! » a fait florès. En 2020, elle est toujours d’actualité à propos des « Verts » qui se veulent les parangons du climat ! Leurs supporters, masqués, de s’en donner à cœur joie. En France on y retrouve : le fameux insoumis Ruffin, qui en appelle à 1936 ! Le sarkozyste Guaino, lui, de remonter à 1944 avec son nouveau compère communiste pour en appeler au Comité National de la Résistance ! Le rappel à l’Histoire est souvent nécessaire, mais la crise sanitaire semble faire perdre la boussole à certains !
La Journée mondiale de l’Environnement est une magnifique occasion pour rappeler que la lutte pour l’amélioration du climat est globale, c’est-à-dire mondiale. Il n’y a plus de montagne pour arrêter les nuages de Tchernobyl, ni de place pour le somnambulisme.
Dernièrement les ligues vertes, pour ne plus s’appeler rouges, se sont alliées. Rendez-vous compte la CGT, les écologistes évidemment, avec l’appui des économistes, pseudo atterrés, d’ATTAC, pour lancer : « face à la crise, il faut sortir du système néolibéral et productiviste ! ». Ce n’est pas rien. La pandémie mondiale avait besoin d’un coupable, ils l’ont trouvé. …Et ce n’est pas le virus !
Pourtant, eux-mêmes ou leurs parents nous avaient déjà fait le coup, vers la fin des années 60, agglutinés dans le fameux « Club de Rome ». Pour sauver la planète, il fallait d’urgence en revenir à « la lampe à huile ». Faut-il rajouter « heureusement », l’économie de marché et le libéralisme ne les ont pas écoutés ; ils ont produit tous leurs effets et le monde entier s’est développé. Au point de se demander si le fameux « productivisme », tant honni, ne se passe pas simplement au niveau de la ceinture.
Alors, des faits, et seulement des faits.
- Entre ,1970 (le fameux Club de Rome) et 2020 le PIB mondial a été multiplié par plus de 7 ! (21.345 milliards de dollars contre 2.960 alors) ;
- Pour ce qui est de la population, le pauvre productivisme n’a que doublé, passant de 3,5 milliards d’individus à 7,5 milliards d’individus ;
- Pour nos braves gens, la France a été beaucoup plus modeste, je ne crois vraiment pas que ce soit grâce à eux. Sur la même période, le PIB a été multiplié par près de 4 et la population de 1,5, passant de 45 à 67 millions d’habitants.
Fallait-il, comme ils le recommandaient déjà à l’époque, laisser ces progrès de côté ?
La réponse est pourtant simple, pour ne pas dire simpliste : il eut fallu, comme ils le réclament aujourd’hui, engager « la décroissance économique ».
Si tout devient simple alors, les conséquences en sont effrayantes.
Voyons un peu. Les prévisions de croissance de la population mondiale pour 2050 sont de l’ordre de 30 %. La décroissance conduirait le revenu mondial à décroître d’autant pour en compenser ses effets ! La Banque Mondiale précise que, pour 2018, le revenu net par habitant et une parfaite répartition des revenus entre pays (ce n’est pas un crime d’y penser) correspond au pouvoir d’achat d’un français ; j’ose à peine le dire, de 1022 € par mois ! Cette égalité conduirait à un revenu mensuel, décroissance incluse et avant impôts, de 572 € par mois. Le revenu médian par adulte en France est aujourd’hui de 2380 € par mois[2]. La moyenne des Français verrait donc ses revenus divisés par trois ! !
Comme le seuil de pauvreté est de 1065 € par mois, si l’on poursuit leurs divagations de décroissance, tous les Français vivraient sous le seuil de pauvreté ! Pour quel progrès, n’est-il pas vrai ? Encore faut-il ajouter que ces calculs ne prennent pas en compte la hausse du chômage, et notamment celle des jeunes.
Pire, le Covid 19, sans que l’on y prenne garde, bouscule tous les pays et, notamment, transforme les pays émergents. La décroissance est déjà là ; la crise sanitaire a tout stoppé ; selon le Fonds Monétaire International, le PIB devrait baisser dès 2020. Le programme alimentaire mondial de l’ONU en donne déjà les conséquences : le nombre de personnes en insécurité alimentaire aiguë pourrait, dès cette année, dépasser 250 millions ! Oui, cet arrêt de l’économie améliore le climat ; au point que même « le jour de basculement », ce jour où l’Humanité a consommé toute la production naturelle de la planète, a reculé et c’est heureux, de 3 semaines, mais au prix de dizaines de millions de chômeurs dans le monde.
Si l’on craint ces calculs compliqués, une photographie, simple, aujourd’hui. Au Mali, le salaire minimum mensuel atteint la somme astronomique de 61 euros par mois ! Cela se passe de commentaires.
Voilà les résultats probables où conduisent ces alliances contre nature, dont le climat ne sert que de prétexte pour appliquer leurs recettes obsolètes.
La mutation climatique est une nécessité urgente ; nous sommes tous concernés aussi peut-elle être confiée à tous, quelques soient leurs idées ; sauf aux « Verts » !
Daniel BOERI
[1] Daniel BOERI Le monde d’avant n’est plus, ou 4 mutations et un enterrement ? Editions Amalthée 3e trimestre 2019
[2] Source : Guillaume Bazot – les Échos 04/06/2020