Un choix différent de celui de nos voisins a permis à tout le pays de vivre globalement sa vie, en dépit de la pandémie, grâce aux effets des différents plans de relance et les ouvertures maîtrisées. Un exemple : la continuité donnée aux représentations et activités culturelles, certes aménagées, a donné une respiration formidable à tous les résidents. Dans le même temps, une politique de tests amplifiée et de vaccination nous permet d’avancer dans la prévention.
Certains, ailleurs, se sont révélés jaloux de tant de liberté et de tant d’audace, au point à limiter nos déplacements à 30 km à la ronde, sauf à présenter un test PCR négatif ; même pas accepter les vaccins ? Mais c’est un blocus.
Où allons-nous ?
Cette politique peut-elle continuer aujourd’hui ?
Revisiter la situation est d’autant plus nécessaire que notre système sanitaire hospitalier apparaît aujourd’hui proche de la saturation, s’il ne l’est déjà. Or, le système de santé est le réceptacle de l’évolution de la pandémie.
Pour avancer, j’utilise un indicateur (nombre de cas par millions d’habitants), certes imparfait, mais qui présente l’avantage d’évaluer l’évolution de la Covid.
J’en suis conscient, un seul indicateur ne fait pas le printemps. De plus, pour une population de 38 000 habitants, extrapoler le nombre de cas par million est mathématiquement juste mais sociologiquement, sans doute, moins.
Néanmoins, ces derniers jours (du 23 janvier au 2 février) le nombre de cas s’accélère. S’agissant de chiffres cumulés, ils sont tous en hausse.
Cependant, pour le monde, cet indicateur[1] est de + 6.2%, aux États-Unis, + 6,9 %, au Brésil + 6.7 %. Plus près de nous, en Italie + 5,8 %, en Allemagne+ 6 % et en France + 8 %.
Pour Monaco, le même indicateur, à aujourd’hui, est + 19.9 % !
[1] Source John Hopkins Worldometer
Début janvier, les cas à Monaco représentaient (toutes choses égales par ailleurs) 50 % de ceux de la France. Aujourd’hui, ils pèsent 80 %. Il convient d’établir un diagnostic nouveau, qui doit conduire à décider si l’on peut continuer la même politique sans rien changer ou si nous devons modifier certaines pratiques.
La prise en compte de la saturation de l’hôpital est essentielle. Il convient, en plus, de connaitre, l’évolution des cas positifs, leur origine, l’âge allô ça va des personnes positives et les lieux de contamination. À partir de là, peut-être, voir s’il convient ou non de modifier les pratiques de la Covid.
Daniel Boeri