Édito du 31 octobre – Réflexions sur les 2 lois votées le 30 octobre 2019 par le Conseil National

Mis à jour le 04/12/2019 | Publié le 31/10/2019 | Économie et social, Édito, Monaco, News, Politique

Réflexions sur la « Dépénalisation de l’avortement pour la femme enceinte »

Avec le présent projet de loi, qui va devenir une loi ce soir, nous vivons un moment exceptionnel, j’allais dire historique, bien que voter les lois soit une attribution du Conseil National.

Avec la dépénalisation de l’avortement ; c’est la rencontre de la loi avec la société.

C’est la rencontre de la loi avec notre Constitution, et notamment son article 9.

La loi organise la dépénalisation de l’avortement en respectant notre Constitution.

Mais c’est aussi la rencontre de la loi, avec l’intimité la plus profonde des femmes ; comme l’a dit Simone Weil ; « l’avortement est un drame, toujours un drame ».

Aucune femme n’y recourt de gaité de cœur. Il s’agit de l’ultime recours, d’une situation sans issue.

Notre rapporteur l’a souligné, il s’agit d’un moment douloureux personnel et familial,

L’avortement est un moment où l’on rencontre, aussi, la vraie vie.

Il y avait urgence ; note grand voisin l’a établi, à sa manière, il y 45 ans, près d‘un demi-siècle !

C’est pour moi une grande joie de voter cette loi ce soir. Ce faisant, nous répondons à la fois à un besoin de la société et des femmes évidemment, et en même temps dans le respect de notre Constitution, qui est notre identité et notre force, dont nous pouvons être fiers.

En disant cela, je n’oublie aucunement qu’une politique d’éducation et de prévention, permettrait, entre autres, d’anticiper la survenue d’une telle situation.

C’est le chemin de l’espérance.

Daniel BOERI


Réflexions relatives au contrat de cohabitation familiale

A l’occasion de la séance publique du 30/10/ 2019

Depuis 2016, avec la proposition de loi du Conseil National, relative au Pacte de Vie Commune et l’arrivée du projet de loi du gouvernement relatif au Contrat de Vie Commune, que d’eau est passée sous les ponts !……………

Ce soir, elle va malheureusement continuer de couler !

En liminaire, je n’oublie pas Montesquieu qui dans L’esprit des lois formulait : « Les lois inutiles affaiblissent les lois nécessaires ».

Je n’ai pas signé la présente proposition de loi ; je m’en explique !

Nous voilà, pour des raisons étranges, devant une proposition de loi, d’ordre contextuel, comme le dit notre rapporteur, mais qui s’apparente à une loi de circonstance.

Il ne faut pas se le cacher : derrière les mots, la volonté de copier les autres pays risque ou encore la peur supposée du ridicule risque de se faire au détriment de notre Constitution, quoi qu’on dise !

Il n’y a qu’une seule Constitution ; elle est vraie dans sa totalité, pas par petit morceau ! Notamment son article 9 « La religion catholique et romaine est religion d’état ».

C’est la force et l’identité de notre pays.

Faut-il le rappeler ?

Dans l’histoire, une loi de circonstance et l’État de droit ne vont, en général, pas ensemble.

Les lois de circonstance relèvent du registre de l’émotion, du calcul et bien peu de l’action publique.

Un problème, une loi !

Montrer que l’on agit, surfer sur la vague, s’agiter toujours ; … quant au résultat de la loi ; oublions, il n’y a que peu ou rien à voir.

Sauf à retarder, une fois encore, la satisfaction des attentes de beaucoup, dès ce soir ! et non pas à la Saint « Glin Glin », qui plus est avec le risque de mettre en cause notre Constitution.

Chercher donc un bouc émissaire ? Réel ou fantasmé ?

Curieusement, alors qu’il y a urgence, et que nous disposons d’un projet de loi du gouvernement qui intègre les objectifs des élus du Conseil National et en même temps respecte notre Constitution, cette présente et inattendue proposition de loi, a paradoxalement, pour effet de retarder le vote d’une loi non pour des raisons idéologiques, ce qu’on pourrait croire de prime abord : non ! mais j’ose le dire, pour des raisons primaires, pour rester poli et regarder ce qui se passe derrière la porte, par le petit trou de la serrure !

Ça ne me regarde pas ; ça ne nous regarde pas !

Ah cette « communauté de lit », comme le dit notre rapporteur !

« Libre Union » !

Non je ne me trompe pas. Je pense à mes amis irlandais UNIONISTES, je ne crois pas que ce soit pour vivre une « communauté de lit » avec la Grande Bretagne !

Faut-il rassurer les voyeurs de tous poils ?

Avec la future 5 G, ils pourront voir la scène à 360 degrés et non plus à 120 degrés et même la revoir en replay !

Bientôt même avec les drones 5 G, le grille-pain pourra même servir d’espion malicieux ou maléfique !

Tant il est vrai que « qui peut le plus, peut le moins ».

Il faut bien le dire, dans la volonté d’exclure « la communauté de toit », avec laquelle absolument chacun ou chacune, peut trouver les réponses à ses propres souhaits ; seul le caractère freudien d’actes manqués, empêche de libérer les âmes et les esprits, dès ce soir.

Faut-il rappeler que déjà en Grèce antique, au royaume des mythes, Éros ne respectait aucune règle et allumait l’étincelle de l’amour, sans distinction entre être mortel ; Dieux, animaux, figures à moitié humaine, corps céleste et même un fleuve ! Oui, c’est ce qui advint à Tyro, épouse de Créthée, éperdument éprise d’Enipéo, le plus beau de tous les fleuves de Grèce !

Pour faire plaisir à ceux qui se donnent tant de mal pour cette urgence bancale et à rebours, je dirai pourtant, un brin espiègle, que le projet de loi tant honni, libère pourtant aussi les corps.

Comment ne pas faire mien ce soir les propos de Nietzche :

« Toute politique, même chez les plus grands hommes d’Etat, est de l’improvisation au petit bonheur ».

Voilà pourquoi je n’ai pas posé ma signature sur cette proposition de loi. Elle vise à revisiter « la communauté de toit », qui pourtant répond totalement aux objectifs de notre communauté, du Conseil National et à la Constitution.

Le choix politique d’une seule déclaration solennelle, explique mon absence au vote de ce soir.

Daniel BOERI

Crédit photo : Simon Friot

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