La Culture ? « Un investissement productif de première nécessité »
La crise sanitaire du Coronavirus s’est transformée brutalement en crise économique et sociale mondiale. Tous les ratios prudentiels traditionnels sont enfoncés, plus ou moins fort, mais tous les pays sont touchés.
Le secteur culturel est durement touché par la crise, les théâtres, cinémas, musées, et galeries sont fermés. Plus largement, ce sont la création artistique au sens large et les travailleurs de l’Art qui sont également touchés. Tous contribuent au fameux PIB !
Or, un risque existe ; la recherche d’économies budgétaires demeure le leitmotiv naturel de tout gouvernement. Encore plus en cette période de débâcle économique. Comme souvent, trop souvent, la culture est dans le collimateur des décideurs, lorsqu’ils passent les budgets au peigne fin.
De fait, il est difficile d’y penser tant sur le plan personnel que social. Cela tient au décalage dans le temps entre l’action économique et l’action culturelle.
Or la culture est « l’expression du vivant », pour reprendre le mot du dramaturge contemporain Gaetan Faucer. Elle est d’autant plus nécessaire aujourd’hui, qu’après le confinement, elle sera notre circulation sanguine du déconfinement. Elle passe partout, touche les gens selon leurs goûts, leurs envies, leurs humeurs. Elle peut contribuer, autrement, à cette « immunité collective » tant recherchée. J’ose le dire, elle permet de vivre la distanciation sociale ; chacun a son masque, pour les autres aussi.
Alors, bien sûr, je comprends la nécessité de faire des économies – ce fut d’ailleurs mon métier – on peut toujours et partout, gratter plus ou moins fort selon les cas. Attention toutefois, gardons à l’esprit cet emprunt de Winston Churchill « si on oublie la culture, à quoi bon faire la guerre ».
Alors, des économies « de bout de chandelle » sont certes toujours possibles, mais il convient de ne jamais oublier que la Culture, quand bien même elle ne se voit pas toujours ou qu’elle n’est pas suffisamment apparente, est un investissement productif de première nécessité, dès maintenant.
Si besoin était, l’Allemagne vient de lancer une aide massive de 50 milliards d’euros pour les indépendants et petites entreprises de la culture !
Ne pas se tromper d’objectif ! J’emprunte bien volontiers le mot attribué à Abraham Lincoln «si vous trouvez que la culture coûte cher, essayez l’ignorance ».
Daniel BOERI