Plus de 18 millions de personnes infectées, près de 700 000 morts et 11 millions de guéris. Il est clair, cela n’étonnera personne, la communauté scientifique a appris « en marchant » comment lutter contre le coronavirus.
« Ils n’en mouraient pas tous, mais tous étaient touchés »
Masques, tests, saisonnalité, personnes fragiles, ou encore confinement et déconfinement etc., ont été, pour les uns ou pour les autres, les boucs émissaires de la pandémie. Aujourd’hui pourtant, tout reste à faire avec la crainte d’une 2ème vague.
La myopie est pourtant toujours là, bien présente, et divise les esprits. Et notamment tous ceux qui se regroupent sous la bannière « Tout ça pour sauver des vieux blancs ! ».
De s’appuyer sur un constat assurément partiel qui laisse croire que seules les personnes fragiles, à savoir les plus de 65 ans, seraient touchées. Avec pour conséquence une absence de communication
Les jeunes ne seraient pas concernés et, au cas où ils le seraient infectés, ils ne transmettraient pas le virus, allant jusqu’à dire « laissez les jeunes se contaminer entre eux ! »
Ainsi, comme on pouvait s’y attendre, dès le déconfinement arrivé, les jeunes furent les premiers à se libérer et évidemment à faire la fête. Pas étonnant, après 2 ou 3 mois d’abstinences ; mais comment ne pas y avoir pensé ?
Puis, une nouvelle information est venue des Etats-Unis, qui ont pour le moins très mal géré la pandémie : L’âge moyen des personnes infectées est passé de 65 à 35 ans ! En Floride même, l’âge moyen est tombé à 33 ans et en Caroline du Sud récemment, 20% des 54 000 cas avait entre 21 et 30 ans
Pourtant, l’Histoire semble n’avoir rien appris à certains. Pour rappel, précisément, au souvenir des populations dites fragiles avec le HIV, qu’une campagne immédiate était lancée : « sortez couverts ! ». Elle devrait être la même aujourd’hui, avec le masque, lequel est même stigmatisé.
Pourtant les jeunes sont de plus en plus touchés.
Comment oublier le concept d’auto-référence qui veut qu’on n’entende que ce qu’on est disposé à entendre ; en l’occurrence, les jeunes ne seraient pas concernés.
En France ça y est, cette dernière semaine, les 15/44 ans sont les plus touchés avec une incidence de l’ordre de 13 pour 100.000 habitants. Les 45/64 ans avec une incidence de 6,5 et les plus de 65 ans avec une incidence 6.
S’y ajoute aujourd’hui, la population, ignorée jusque-là, celle de moins de 15 ans, qui ont une incidence de l’ordre de 4.
Dans un monde mal fait, les tenants l’immunité collective « future » nous diraient que cela n’a pas d’importance car ils guérissent seuls. Mais ils vivent en famille – ce dont on aurait pu penser depuis longtemps – et ils ne contaminent (heureusement pas tous) leurs parents ni leurs grands-parents ! A les entendre, ces derniers devraient restés cloîtrés, y compris même seulement dans leurs chambres. Ce n’est heureusement pas le cas !
Plus encore, les personnes asymptomatiques, qui représentent 65% des positifs, sont des personnes porteuses du virus et qui l’ignorent.
Cela implique de développer les tests certes, et surtout de porter un masque ! D’autant qu’en moyenne, le taux d’incidence, qui est de 8,6 en France, est le double chez les 20/29 ans.
Désolé pour ces chiffres, mais nous devons tous en prendre conscience tous. Ainsi, à Quiberon dans le Morbihan, le 30 juillet, sur 81 cas positifs identifiés, 45% concernait les 18/25 ans. Quitte me répéter, eux aussi, voient leurs parents et leurs grands-parents.
Il est urgent de changer la nature de la communication et d’arrêter avec la guimauve télévisuelle actuelle. « Sortez couverts ! »
Daniel BOERI