Mon intervention au Conseil National de Monaco sur le thème de l’environnement
ÉDITO DU 26 OCTOBRE 2021 – DÉVELOPPEMENT DURABLE
La politique de réduction des gaz à effet de serre de 55 % d’ici 2030 est essentielle.
En effet, l’humanité a dépensé, dès le 29 juillet dernier, l’ensemble des productions générées par notre Terre en une année.
En 1986, ce jour arrivait le 31 décembre : équilibre parfait
Sans changement radical de tous, ce jour arriverait le 28 juin en 2030 ; déséquilibre grave : nous vivons à crédit sur les réserves de la terre !
A notre échelle, la contribution de Monaco ne bouleversera pas le monde ; mais elle reste essentielle.
Le plan présenté en séance privée par le gouvernement apparaît
« Bien sous tous les rapports ». Il se présente comme une « philosophie pour le climat » avec des buts mesurables à atteindre, eh oui, ; reste à continuer ou à mettre en œuvre les actions.
Il concerne à la fois « ensemble », et c’est une très bonne chose :
- L’État et les usagers ;
- Les producteurs et les consommateurs ;
- Monaco en relation avec les autres ; par exemple pour les transports et le traitement des déchets.
Je ne peux passer sous silence l’enjeu des croisières, tant pour leur impact sur la production de GES d’un côté et de l’autre, pour leur impact économique pour le commerce. Ce n’est pas simple.
Toutefois, il convient de rappeler une étude de France Nature Environnement, pour Marseille, qui évalue qu’une journée d’un navire à quai produit l’équivalent d’un million de véhicules par jour !
À Monaco, les navires sont de plus petite taille, et on peut estimer un équivalent de 600 000 véhicules par jour.
Je rappelle que la circulation pour Monaco comporte 100 000 véhicules par jour aller-retour, sans compter celle des résidents.
Le passage du Fioul lourd à un Fioul léger est une avancée. Toutefois, un navire à quai brûle ses propres déchets, dont il se sert pour produire sa propre énergie.
Je reviens au Plan de réduction des GES
J’espère qu’il n’y aura pas loin « de la coupe aux lèvres », l’action de la transition climatique rencontrera nécessairement des difficultés, des obstacles, sinon des surprises !
Si vous me permettez un souvenir : il y a quelques années à Reims, je réorganisais une usine de plastique. Aujourd’hui, les hommes et les femmes qui y travaillent vont perdre leur emploi !
Si l’objectif climat est clair, tâche est difficile ; il ne faut pas se la cacher
Je sais, les actions prévues peuvent et vont se heurter à des réalités ou des obstacles inattendues ; quelques exemples me rendent un peu sceptique
Le traitement des déchets d’un côté, les travaux prenant du retard pour le Bel Air de l’autre, chacun avec des coûts importants, illustrent les difficultés de l’action….
J’ose à peine signaler devant de tels écarts financiers, l’oubli, volontaire celui-là, eh oui, de l’innovation culturelle !! Je me demande bien pourquoi ?
Suivez mon regard.
Alors comme le dit le poète au sujet des vers de la poésie ; qui fait des vers sans le savoir, ….
Qü fà filo/su/fia sen/ça u savè ,…
« Qui fait de la philosophie, même climatique, sans le savoir…… »
Je vous remercie.
Daniel Boeri