Ce mois d’août 2019 a été l’occasion d’une nouvelle balade, coréenne cette fois-ci, à Séoul en Corée du Sud.
In Hyuk Choi, me reçoit dans son atelier en étage dans un environnement contemporain. L’artiste revient de Venise à l’occasion de la Biennale où il expose trois œuvres au Palazzo Mora.
C’est l’occasion d’un partage entre Lions et Loups
« Dieu n’est pas uniquement le Dieu de ceux qui souffrent mais également Dieu qui souffre lui-même »
In Hyuk Choi semble avoir adopté la posture divine pour faire sienne la souffrance alentour… La citation précédente est tirée du livre « Lament for a son » de Nicholas Wolterstorff dont Choi reprend certaines idées dans la présentation qu’il fait de son œuvre, notamment pour l’actuelle Biennale de Venise, où il a été sélectionné comme artiste invité. Ce qui peut surprendre, c’’est justement l’adoption de la position Christique chez un extrême-oriental. En effet, son œuvre n’a rien d’une calme matinée coréenne. Elle s’apparente plutôt aux convulsions de Basquiat ou aux paroles profondément brutes d’un Bukowsky.
Ses « Harlem smokers » sont autant de cris d’un profond désespoir du monde tel qu’il est mais également d’un farouche espoir d’un monde meilleur
L’œuvre présentée à Venise est une dérangeante demande de dialogue entre le loup, animal de ses peurs ancestrales et le lion vénitien. Cette même dualité entre l’abîme du désespoir et la lumière supposée de la rédemption habite cette œuvre puissante !
Lorsqu’il cite Wolterstorff en disant que la vallée de l’agonie est celle qui génère l’âme, Choi le pense sans doute profondément !
Il crée son œuvre à la manière d’écrire un journal. Ses monstres intérieurs sont le calque de son existence. Son œuvre est le reflet de son jeune parcours et je me demande si, au fond, il réussit par là à se guérir de son passé ? Ça c’est une autre histoire.
Daniel BOERI