Mon explication de vote du budget rectificatif 2021
Au moment de voter le budget rectificatif, je me trouve dans une situation très compliquée … Eh oui !
En effet cette situation m’est plus qu’étrange.
Je vis le présent, alors qu’il s’agit ce soir d’en finir avec un budget qui représente le passé, certes proche, alors que je pense déjà à l’avenir.
Cela me provoque, comme dirait Lacan, une « rage dedans » ; merci de ne pas confondre avec celle du dentiste.
L’année 2021 se termine et Monaco a géré, mieux que bien, la pandémie. Faut-il rappeler que la vie a été chamboulée, d’un point de vue économique, social, éducatif, sanitaire, …. Le budget en est la traduction chiffrée, naturellement un peu sèche, pour raconter la vie.
Quand je regarde le monde, Monaco a fait face à cette situation depuis le mois de mars 2020 avec grande maîtrise. Il fallait le faire ! Bravo à tous.
Cela m’invite, évidemment, à voter positivement le présent budget rectificatif !
Toutefois, lorsque je regarde le dessous des chiffres, je suis inquiet.
Je ne parle pas des lignes comptables. Non, je vois des arguments d’un autre âge pour anticiper l’avenir. Naturellement on y retrouve les allocations financières aux uns et aux autres mais pas une vision de l’attractivité future du pays ; on reste sur les acquis !
Il existe certes les transitions, énergétique et numérique dont je salue la vitalité et les actions.
Alors avant tout merci aux entreprises et aux salariés qui ont, certes avec des aides remis le pays en ordre de marche. L’Etat, c’était bien le minimum, y a grandement contribué.
Mais où est la vision du futur ?
La doctrine du gouvernement semble être simple, sinon simpliste
« Prends l’oseille des subventions et tire-toi » !
Pourtant, il existe des contre-exemples à cette doctrine ; j’en veux pour preuve l’exemple des institutions culturelles est plus qu’intéressant.
Le budget alloué permet à ces dernières de prendre des initiatives, de créer et, par-là, d’accentuer leur notoriété internationale tant pour elles-mêmes que pour le pays.
Et mieux encore : d’avoir déjà préparé demain, et même après demain.
Le gouvernement lui, gardien de la tirelire, s’en tient à un rôle de d’État comptable et non à celui d’Etat stratège.
Dans un monde en mutation au-delà de la pandémie c’est, selon moi, très triste pour l’avenir du pays. Oui, quelle vision nous guide ?
Alors ce soir, mon vote positif sur le budget rectificatif 2021, qui remercie la bonne gestion de la pandémie, n’engage absolument en rien sur mon vote futur !
Oui, j’ai une vraie rage « dedans ».
Je vous remercie.
Daniel Boeri