Intervention au Conseil National de Monaco sur l’éducation pendant les séances publiques.
Édito du 18 Octobre 2021 – L’ÉDUCATION
Si tu penses à 1 an ; sème des graines, Si tu penses à 10 ans ; plante un arbre, Si tu penses à la vie : pense éducation
Comme je l’ai indiqué dans mon intervention de politique générale, l’éducation, comme toujours, est un moteur essentiel pour le futur et notamment pour les emplois des nouvelles générations.
La technologie, à l’image de la visioconférence que le confinement a développée, accélère la transformation de l’enseignement.
De plus, Monaco suit avec raison – j’allais dire naturellement – le système d’éducation français.
D’ailleurs, nous l’avons tous suivi ; moi aussi ; ce n’était pas si mal d’ailleurs !
Mais voilà, il se dégrade régulièrement et la substitution du mérite par l’égalité accentue la descente. Dernière en date, la mise en place du contrôle continu.
Dans le même temps, les grandes mutations conduisent à regarder ce qui se passe dans le monde.
- J’ai eu l’occasion de le dire précédemment, mais « bis répéta non-placet ».
La France est classée 23e au classement PISA, qui étudie les réponses des enfants de 15 ans dans 74 pays de l’OCDE.
Ce classement concerne la compréhension de l’écrit, la science et les mathématiques.
Dans ce classement, des pays d’Asie sont très en avance.
Je vous dispense des scores mais vous pourriez les retrouver facilement sur Internet. La prochaine évaluation – sur l’année 2021- sera publiée en décembre 2022.
Ce qui n’était jusque-là, qu’une photographie, toutes choses égales par ailleurs, devient préoccupant, pour les emplois futurs, amplifié par les conséquences du travail à distance.
Dès maintenant, « 83 % des entreprises considèrent que les diplômés de l’Université ne sont pas assez préparés à la vie professionnelle ».
- Cette semaine vient d’être publié le fameux et controversé classement de Shanghai 2021 des Universités.
Les Universités Anglo saxonnes sont toujours en tête et largement. L’Université de Saclay a gagné une place, mais seules 17 Universités tricolores sont classées dans le top 500 des Universités mondiales.
Je rejoins le besoin d’élargir la liste des universités internationales pour nos étudiants.
Enseignement primaire et secondaire et enseignement supérieur se trouvent largement touchés.
Nous devons être attentifs, dès maintenant, pour la prochaine génération.
La pédagogie doit elle aussi évoluer.
Le concept d’« Apprendre à apprendre » devient indispensable
À titre d’exemple, certaines écoles supérieures internationales ont supprimé les cours en amphis, comme on dit.
Les cours traditionnels sont également remis en cause : des études montrent qu’après 20 minutes, les élèves décrochent.
Je parlais des élèves et des étudiants certes, mais la formation des professeurs est cardinale.
Cela d’autant est plus difficile que l’élève, et même l’étudiant, attend du professeur qu’il parle, qu’il dise son cours, ; preuve de sa connaissance de la matière !
D’autant qu’il y a le revers de la médaille, face à ses attentes, la pédagogie nouvelle se heurte au doute des élèves et des étudiants. Pardi ! Si le prof ne dit rien, c’est qu’il ne sait pas !
Or pourtant, sage conseil aux élèves :
« Le professeur ouvre la porte, mais vous devez entrer par vous-même » !
Un ordinateur et une tablette s’avèrent insuffisants.
Je vous remercie.
Daniel Boeri