Édito du 15 Octobre 2018 : Monaco : Pourquoi j’ai voté le budget rectificatif 2018 – Entre Prudence et Développement

Mis à jour le 11/12/2018 | Publié le 15/10/2018 | Économie et social, Édito, International, Monaco, Politique

Monaco : Pourquoi j’ai voté le budget rectificatif 2018

Entre Prudence et Développement

 

Le vote du budget se déroule en trois temps, d’abord une vision de la politique générale (première partie de l’édito), en suite, des interventions autour des différents chapitres du budget et enfin les explications de vote (deuxième partie de l’édito)

 

Les Recettes augmentent ; la prudence reste de mise

Les recettes augmentent de + 5,2 % par rapport à 2017. Nous n’atteignons pas encore les taux de croissance chinois, mais nous sommes sur le chemin. Nous devons nous en féliciter. Pourtant, nous devons être attentif et ne pas sombrer dans l’euphorie. D’ailleurs, la majorité s’attache à proposer des idées permettant de développer des recettes nouvelles, comme le MC Boost, qui a fait l’unanimité lors de notre séance de lundi.

Toutefois, sans vouloir être un « oiseau de mauvais augure », nous devons être prudents, pour deux raisons :

  • D’abord, le contexte international peut changer.

Un risque de récession mondiale apparaît pour 2020. Les ingrédients en sont déjà présents

  • Hausse ses taux d’intérêts
  • Hausse du prix du pétrole
  • Tensions commerciales
  • Dettes européennes
  • Bourse très ou trop haute

Tout cela est aujourd’hui masqué par la prodigieuse croissance des Etats-Unis. Toutefois, les experts soulignent qu’une telle croissance ne pourra pas continuer très longtemps à ce rythme

Rappelons-nous lors de la crise mondiale de 2008, il avait fallu plus de trois ans pour récupérer les déficits qu’elle avait, alors, entraîné

Donc, prudence ou précaution doivent intégrés à nos différents projets.

 

  • Ensuite, dans un autre domaine des questions se posent, relatives à la qualité de vie, qu’il faut non seulement maintenir mais développer, apparaissent. Personne ne peut être opposé à cette pétition !

 

Pour cela, j’entends dire qu’il convient de planifier, de codifier les travaux, de contrôler les bruits, etc. Pour nécessaire que ce soit, il convient aussi de garder les pieds sur terre, même si cela ne fait pas toujours plaisir.

D’abord, aux + 5,2 % de croissance du chiffre d’affaires global, si nous enlevons la construction et l’immobilier nous tombons à 0,5 % de croissance. Alors là, la mariée n’est pas si belle. Ensuite, si je me fonde sur les recettes de TVA, la situation pourrait être pire. La construction et l’immobilier représentent 43 % des recettes de TVA. Cela invite également à la prudence dans les propositions, au demeurant très compréhensibles À titre de comparaison les recettes du commerce de détail pèsent 13 % des recettes de TVA.

De plus, nous ne pouvons oublier « les droits de mutation », qui complètent les recettes de l’état.

Donc, excusez-moi pour les chiffres, mais le secteur immobilier et construction, pèsent globalement 30% des recettes totales de l’Etat. Cela invite à être prudents dans nos propositions et projets, qui touchent ces secteurs d’activité.

Aussi, si les chantiers doivent faire l’objet d’un phasage, permettez-moi un petit sourire et de dire, à la manière de Marcel Pagnol, que ce « phasage soit REFLECHI ».

 

Le développement est une nécessité

Un budget rectificatif présente toujours une ambiguïté. Il s’agit de conclure un passé proche, alors que nous avons déjà en tête le lendemain, 2018 n’échappe pas à la règle. Toutefois, il s’agit d’un exercice essentiel. Il permet à nos compatriotes de connaître, plus en détail, la marche du pays et l‘action de leurs élus.

Pour 2018, d’un côté, la situation économique est bonne, +5,2 % d’augmentation des recettes, et un excédent de l’ordre de 10 Millions d’euros.

De notre côté, les réponses de Monsieur le Ministre d’État au Rapport du budget vont dans le bon sens. C’est l’application de la formule « un pas vers l’autre » qui se met en place ; naturellement avec ses hauts et ses bas. On le sait bien : « la nature ne fait pas de sauts ».

Déjà, des pistes sont ouvertes, ce ne sont pas encore des autoroutes, mais le chemin est tracé ! Notamment, les logements, bien sûr, les grands travaux et J’insisterai volontiers sur les nouvelles structures, relatives à la transition numérique et à la transition énergétique, qui seront les fers de lance pour Monaco demain

Au total, ces huit premiers mois de la mandature montrent, que la majorité est écoutée quand bien même il convient parfois de montrer « de l’ardeur » pour reprendre le mot du rapporteur !

Une nécessaire « ardeur », par exemple, s’agissant de la culture, illustrée par « le chemin de croix » relatif à la future deuxième la Nuit Blanche.

Notre Conseil National d’un côté et le gouvernement d’un autre côté, sont tout à fait conscients de la nécessité de pérenniser et d’augmenter les recettes et de plus, des actions concrètes sont engagées pour continuer à développer une politique de bien-être pour le pays.

Je l’ai souligné, le monde change autour de nous nous et ne sommes pas un laboratoire clos, imperméable au reste du monde bien au contraire. Or, le monde économique invite à la prudence dont j’espère bien, qu’on puisse se dire un jour que ce n’était qu’une fausse alerte.

Merci à mes collègues de ne pas penser un seul instant que mes propos de lundi soir aient provoqué illico une chute brutale des bourses mondiales ! Ce n’est que pure coïncidence. D’autant que, tel le chat Raminagrobis je ne souhaite pas que nous restions arc-boutés sur la pelote de laine que sont nos acquis et nos avoirs.  Un avenir ça se façonne ; un avenir, cela se veut !

En même temps, bien que prudent, je reste optimiste d’autant que, je vais vous dire un secret, comme dirait Henry Kissinger ; « Il ne peut y avoir de crise la semaine prochaine ; mon agenda est déjà plein » !

Voilà pourquoi, « investir », reste la meilleure voie pour préparer l’avenir. Aussi, je voterai le budget rectificatif 2018, en attendant avec gourmandise celui de 2019. 

Daniel BOERI

 

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