La Direction des ressources humaines et formation de la fonction publique
Chapitre 7 page 15
Ah ! La formation de la fonction publique ; me voilà à nouveau ce soir… pour la 19e fois et oui… Le désert ? …
Qui sait ? à devoir en parler
La formation est un investissement et non une dépense. Ce qui est vrai tous les jours pour les jeunes à l’école l’est tout autant pour les moins jeunes dans la vie active et leur travail.
Le développement des femmes et des hommes, leur promotion… la reconnaissance… passe aussi par la formation professionnelle.
J’ai toujours indiqué que le minimum standard cet investissement doit atteindre 1 % de la masse salariale.
Alors voilà ? Lors du budget rectificatif j’avais, souvenez-vous, identifié pour quelque part le blâmer, un État « comptable » et non un Etat « stratège ».
Eh bien je dois dire ce soir, je me trompais partiellement.
Nous avons aussi un gouvernement « mathématicien » !
Attention, je ne parle pas d’intégrale ou autre fonction compliquée ; je parle de mathématiques élémentaires : la multiplication et la division !
La formation de la fonction publique en donne un magnifique exemple
Ainsi, simplement, le budget formation c’est : 0,008
je vous dispense de la suite des virgules, oui 0,8 % de la masse salariale, moins de 1%
Cela est d’autant plus préoccupant qu’est venue s’ajouter, avec raison, la formation au numérique
J’ai souvent eu l’occasion de travailler sur les plans formations des entreprises privées, des institutions publiques et notamment une qui comportait un nombre important de prix Nobel potentiels… à vrai dire, je n’avais jamais rencontré de « mathématiques » à ce moment-là.
Pourquoi ? La formation c’est finalement dérouler une pelote de laine ! Une manière d’enrichir l’administration et les fonctionnaires
Elle implique, pour définir les besoins de formation, de répondre aux questions toutes simples :
- Quelle est ma mission ?
- Avec qui suis-je en relation pour la réaliser ?
- Quelle est mon autonomie ?
- Comment évalue-t-on la réalisation de ma mission ?
Bref c’est aussi de la reconnaissance des femmes et des hommes dans leur travail dont il s’agit !
Le budget n’est qu’une simple traduction chiffrée de la vie au travail
Daniel BOERI
INTERVENTIONS II CHAPITRE 5 PAGE 54
Budget culture
Le budget culture est toujours exemplaire et à plus d’un titre !
Il illustre, mieux que bien, mon propos de politique générale du budget, à savoir : il n’y a pas d’horizon gouvernemental pour après demain !
Parmi les 49 objectifs du plan d’action gouvernemental ; un est consacré à la culture, à savoir « maintenir la qualité et la diversité » … c’est tout dire, tout un programme !
Il est exemplaire par son montant : il pèse 5 % des dépenses publiques ; le monde entier nous envie !
Ensuite, les institutions culturelles ont été extraordinaires, sans surprise d’ailleurs, pendant cette période de pandémie que nous vivons encore. Elles ont non seulement tenu, mais créé, donné un souffle fort et une vie dans tout le pays
Je le redis, merci à tous les participants des institutions culturelles ; ils ont été formidables.
Et puis bien sûr, je n’oublie pas les tournées et les représentations, bien que réduites mais qui sont un moteur, « écologique », de l’attractivité et de la notoriété de notre pays
Alors me direz-vous, comme dans la chanson, … Tout va très bien !
Eh bien non !
L’État s’appuie, avec raison, sur les Institutions culturelles, grâce à la qualité de leur direction, à leur créativité, à leur inventivité… mais quand il appartient à l’État d’agir alors là c’est zéro !
Dois-je dire ?
« La principauté vit avec son temps. Elle ne se contente pas d’observer, d’absorber ; elle sait être acteur de son temps, acteur à part entière de ce temps de l’histoire et des Hommes.
La Nuit Blanche et illustre cet engagement qui s’inscrit dans ce mouvement, dans cet « état d’être » que la principauté manifeste depuis des siècles ! »
Rassurez-vous ce n’est pas moi qui le dis, c’est la brochure de la Nuit Blanche de 2016. Depuis, elle n’est plus programmée en dépit de son succès !
Mais il y a un absent ! Le public !
Je suis parfaitement conscient qu’un seul indicateur pour 5 % du budget n’est qu’un signe, un signal faible, reste que le nombre de visiteurs des institutions culturelles diminue :
68 000 visiteurs, en 2010
59 000, en 2014
78 000 en 2016 ; soudain avec la Nuit Blanche – attention hors le nombre de participants à la fête de rue qui eut lieu !
66 000 en 2019 ! le glissement continu !
Alors voyez-vous je suis très courroucé !
D’autant que la création l’année suivante de la Nuit de la Danse fut elle aussi un magnifique succès
Cela montre simplement qu’à côté des évènements proposés par nos institutions culturelles et reconnus partout, un besoin complémentaire existe !
Le gouvernement se satisfait, avec raison, de l’action magnifique des institutions culturelles, heureusement, mais là encore, il oublie d’accompagner, de créer et en plus d’innover ; c’est un comportement qui touche d’autres domaines, bien au-delà de la seule culture.
Voilà pourquoi, en dépit du très bon niveau du budget culture, je voterai contre ce chapitre comme un signal
Le gouvernement doit changer de braquet !
Bien sûr laisser faire les institutions culturelles largement reconnues dans le monde, mais aussi anticiper l’avenir ; ce n’est pas le cas !
Je ne souhaite pas que l’arbre du budget cache la forêt !
Daniel Boeri