La pandémie et le confinement ont chamboulé les habitudes quotidiennes de tous.
Un autre bouleversement, plus profond, qui existait jusqu’alors, est apparu : trouver du sens au travail.
Celui-ci touche, d’un côté, les entreprises et leur organisation et, de l’autre, les salariés dans leur vie professionnelle.
Pour les entreprises, c’est quasiment la découverte du travail à distance et la nécessité, dans le même temps, de conserver une cohésion d’ensemble, dans des locaux vidés de leurs occupants.
De plus, le télétravail, contraint au début, a fait émerger le besoin d’autonomie, jusque-là ressenti comme marginal.
Cette autonomie a libéré les pratiques du travail, et surtout ses valeurs !
Jusque-là, les entreprises et les salariés eux-mêmes s’accordaient, avec plus ou moins de soubresauts, sur ce qu’on pourrait appeler « le maintien du pouvoir d’achat », à la satisfaction des partenaires.
Cela répondait finalement au besoin de sécurité que tous recherchaient.
Or, le télétravail a rendu nécessaire l’autonomie, avec son pendant : l’accomplissement personnel et la motivation.
Cela bouleverse tout : les entreprises et le marché du travail lui-même !
Encore furtive, la « démission » au travail, surtout des jeunes générations, est un phénomène d’ampleur.
Même le recrutement devient difficile !
Le besoin d’autonomie vient bouleverser le rapport au travail.
Au point que recruteurs et candidats semblent parfois penser avec des logiciels différents !
Il est d’ores et déjà extrêmement difficile de s’en tenir à la seule rémunération.
Le besoin d’épanouissement personnel prend toute sa place, même dans le travail.
C’est l’organisation de l’entreprise qui se trouve agitée, et ce d’autant plus que commence à poindre, dans le même temps, l’interpellation sur les valeurs de l’entreprise, en particulier climatiques !
Oui, la pandémie a mis à jour le besoin de trouver un sens au travail, qui était jusque-là masqué par le quantitatif du pouvoir d’achat !
Daniel Boeri