Mon Intervention de politique générale lors du budget Primitif 2019
On se souvient tous du fameux pas de Neil Armstrong sur la lune
« Un petit pas pour l’homme, un grand pas pour l’humanité ».
Le budget primitif est lui aussi un premier pas pour demain, et déjà nous avons besoin d’un grand pas pour après-demain.
Le budget primitif se présente clairement bien ; tant pour les recettes que pour l’excèdent
Monaco en intégrant même tous ses « défauts » – circulation, bruit, logements, j’en passe…. Va bien !
Toutefois, ce qui était vrai au mois de septembre, lors du budget rectificatif le reste ce début décembre 2019.
Une prudence maitrisée
La croissance mondiale s’essouffle. La météo économique, si elle n’est pas à l’orage, les avis de gros temps se multiplient ; le FMI de réduire ses prévisions de croissance et la Commission Européenne, lui emboite le pas et le mot récession résonne dans l’esprit de certains experts
Sans être, un oiseau de mauvais augure, mais ça vous le savez, la probabilité augmente de voir se produire d’autres effets négatifs
- Escalade des tensions commerciales
- Fragilité des pays émergents
- Inversion de la courbe des taux d’intérêts courts et longs
- Malaise social dans les pays avancés où le salaire médian stagne depuis 1999 ! On en voit les prémisses chez notre grand voisin
- La nécessaire mutation climatique transforme notre vie future
- De plus, nous vivons s’en nous en rendre compte un changement sociologique, sans compter sur l’arrivée du numérique.
Bref, le monde est en mutation : ce qui est encore un vrai aujourd’hui, ne l’est plus demain ; celui des générations futures !
Nous avons besoin d’une vision à la fois urbanistique, sociologique, écologique et économique.
La vision, cet art de « voir les choses invisibles », selon Jonathan Swift
Nous ne partons pas de rien, le gouvernement a déjà entrepris et annoncé, des projections démographiques, d’emplois, ainsi qu’en termes de surfaces. 300.000m² ; bureaux et un plan logements. Le CSA a tracé de grands axes de réflexion
Nous devons aller plus loin et tous ensemble.
Quelques chiffres, je m’en excuse.
Il s’agit d’un large renouvellement à la fois urbanistique certes et global
L’IMSEE nous ouvre la voie
- Nous partîmes 9 200 monégasques aujourd’hui et par un prompt renfort, nous retrouver 14 800, en 2070 !
Quand je dis-nous, vous avez compris ; ce n’est qu’une figure de style du doyen !
Si cette date peut paraître éloignée et inviter à un clin d’œil keynésien qui disait « à long terme nous sommes morts », reste qu’en 2030 et là c’est carrément demain, il y aura 1300 monégasques de plus.
- Comme nous devons continuer à croitre, les résidents et c’est heureux, vont nous accompagner et nous serons au total
- + 3.000 résidents de plus (+ de 42.000 résidents)
- L’emploi augmenterait, lui, de 8.000 personnes
Comme dirait Winston Churchill, je ne suis pas certain qu’il l’ait dit lors de son séjour chez nous :
Fò gh’avè figaretu e piyà st’afari ben ün man prima che ne pete ün fàci ! »
Je traduits et j’édulcore le propos : il nous faut
« Prendre cet événement par la main, avant qu’il ne nous saisisse à la gorge ! »
Les projections donnent des perspectives et en même temps il y a des données fixes : le logement des monégasques restera prioritaire.
Or nous constatons qu’il faut
- Pres de cinq ans pour trouver un terrain et construire un immeuble
- De plus, le terrain est de plus en plus limité !
- Or, nous n’y avons pas pensé suffisamment avant, comme pour l’extension en mer ou encore, ce qui a failli arriver pour le projet du Centre Commercial de Fontvieille
Aussi, devons-nous nous obliger à une vision prospective :
Notamment et partiellement :
- Quelle
vision a-t-on de notre territoire futur ?
- La politique du TACON – vous savez une maille à l’endroit, une maille à l’envers – un immeuble, un trou, un immeuble, un trou, risque de s’avérer insuffisante
Au Musée de Shanghai, nous pouvons-nous promener sur un magnifique pont intérieur et survoler le futur Shanghai.
Nous n’en sommes pas là mais tout de même ?
- Comment
vivre et circuler dans notre territoire demain ?
- Quelle place pour les véhicules ?
- Ce va de pair avec leurs frées les PARKINGS
- Quelle vision a-t-on de l’acquisition future de la nationalité ? Aujourd’hui, 35% hors filiation
- Quelle vision a-t-on pour le futur travail des monégasques dans leur pays… et des pendulaires, si nécessaires aussi, avec la transition numérique au sen large
- Quelle vision a-t-on pour la scolarité future des jeunes générations : leur place dans la compétition mondiale et les filières d’avenir chez nous ?
- Comment intégrer le changement climatique ?
Plus largement, comment continuer à rendre Monaco toujours plus attractif et développer les recettes tout en s’assurant de la qualité de vie des résidents ?
- À ce propos on ne comprendrait pas que je ne mette pas en avant la culture : bras séculier de cet art de vivre notre pays des aujourd’hui, pour demain.
- Nous avons la chance de posséder des institutions culturelles de renommée internationale ; un exemple l’Opéra et l’histoire de « Samson et Dalila » que beaucoup ont pu voir pour la Fête Nationale.
- Dans le même temps, nous devons penser toujours à nos associations dont le travail pour être plus discret n’en est pas moins essentiel au futur. Elles sont la culture du quotidien
- Nous avons la chance de disposer avec le Fort Massena au sommet de la Tête de Chien d’un espace culturel potentiel extraordinaire. Son projet de développement culturel doit être une priorité. Il pourra, à terme, devenir le « Phare de Monaco », arrosant la Méditerranée de la Côte d’Azur à Gênes. Et je suis heureux que dans sa réponse à notre rapporteur Monsieur le Ministre d’État ait fait un lien avec ce projet ainsi qu’à la Nuit Blanche ; je le remercie.
Pour conclure, se doter d’une, vision prospective globale, doit être une ardente obligation
Ce dont il s’agit :
« Transformer un avenir incertain en un futur voulu »
D’autant que, comme dit le poète, « le type qui, à l’âge de 50 ans a la même vision du monde que lorsqu’il avait 20 ans, … a pollué l’air pendant 30 ans !! »
Je vous remercie.