L’Observateur de Monaco, Daniel Boeri – “Le monde d’avant n’est plus !”

Mis à jour le 06/01/2020 | Publié le 15/12/2019 | Économie et social, Monaco, News, Politique, Publications

International — Le doyen du conseil national Daniel Boéri a récemment publié un ouvrage intitulé Le monde d’avant n’est plus !(1), dans lequel il décrit les quatre mutations que le monde est en train de vivre. Notamment celles climatique et numérique —

 On le connaît en tant que doyen du conseil national et président de la commission culture et patrimoine. Passionné d’art contemporain Daniel Boéri est aussi un grand baroudeur qui fut longtemps consultant auprès de multinationales. Ce diplômé d’HEC vient de publier son quinzième ouvrage dans lequel il livre son analyse sur les quatre mutations majeures que vit actuellement le monde : la mutation numérique-technologique, la mutation climatique, les bouleversements entraînés par l’arrivée de nouveaux acteurs dans le jeu économique mondial (à savoir la Chine et l’Inde). Enfin, il remet en avant la doctrine malthusienne sur la nécessité de contrôler la natalité pour maîtriser la croissance de la population. « On rentre de plain-pied dans ces quatre mutations qui nous prennent à la gorge. On doit s’en saisir à bras-le-corps », alerte-t-il.

Briser « le tabou » de la démographie

Selon Daniel Boéri, avec une population mondiale qui se chiffre aujourd’hui à 7,55 milliards d’habitants et une espérance de vie dans le monde qui s’élève à 71,89 ans en 2015 (contre 52,9 en 1960) la mutation sur laquelle il faut s’attarder en priorité est l’évolution de la démographie mondiale et ses conséquences. Il rappelle dans ce registre la citation de l’économiste britannique Thomas Malthus (1766-1834) : « La difficulté n’est pas de faire des enfants mais de les nourrir. » Daniel Boeri considère que l’on a toujours mis un « voile pudique » sur les conséquences de l’accroissement de la population. « Cela reste paradoxalement un sujet tabou. Or, je pense qu’il est nécessaire d’avoir une prise de conscience générale et une responsabilisation collective, indique-t-il. La terre peut-elle accueillir entre 10 et 12 milliards d’habitants alors que la population consomme de plus en plus et de plus en plus vite les ressources de la planète ? Aujourd’hui il faut 1,7 monde pour satisfaire la consommation. L’angoisse de la pénurie malthusienne serait-elle aujourd’hui justifiée ? » Dans son livre Daniel Boeri rappelle également quelques chiffres-clés sur ce sujet sensible. Chaque année, la population mondiale s’accroît de 89 millions de personnes. Selon l’ONU, en 2050, la population mondiale atteindra 9,8 millards d’habitants. Le même rapport estime qu’en 2 100 le nombre d’habitants sur la Terre pourrait atteindre 11,18 milliards d’habitants. Ces données prospectives alertent sur le « risque de surpopulation », sur les difficultés qui se présenteront pour nourrir cette population, et sur les risques qu’une surproductivité industrielle peut avoir sur l’environnement.

Le poids de l’Asie pacifique

Au-delà de la mutation technologique et numérique sur laquelle Daniel Boéri revient longuement dans son ouvrage, cet élu du conseil national analyse également « l’apparition brutale » de nouveaux acteurs dans le monde économique : « Le temps n’est plus où les Etats-Unis dominaient seuls le monde et pesaient, avec l’Europe, la part principale du PIB mondial. L’Asie pacifique prend progressivement mais fortement le relais », indique-t-il. La preuve par quelques chiffres : la Chine est passée de 3,61 % du PIB mondial en 2000 à 14,77 % en 2016. Pour les mêmes années, l’Inde est passée de 1,38 % à 2,99 %.

Lien vers l’article écrit par Sabrina Bonarrigo

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