Édito du 3 février 2017 – Notre grand voisin est vraiment mal barré (suite)

Publié le 03/02/2017 | Économie et social, Édito, Politique

Une situation à la grecque dans vingt ans

Me voilà obligé de donner une suite à mes deux précédents éditoriaux relatifs à la santé économique et sociale de notre grand voisin.
La pente glissante que suit ce pays en direction d’une situation « à la grecque » risque de s’accélérer jusqu’à devenir plus abrupte selon les résultats des prochaines élections présidentielles.

Il est possible d’en fixer dès maintenant l’horizon : dans vingt ans maximum.

Des marges de manœuvre quasi inexistantes

Près de 6 millions de chômeurs, 9 millions de pauvres, 42% des ménages percevant au moins une prestation sociale, et environ 4 millions de mal-logés illustrent cette glissade continue.
Or, les marges de manœuvres sont d’autant plus réduites que la pression fiscale est déjà à son maximum (50,2% du PIB) comparé aux autres pays de l’OCDE, que le déficit budgétaire est toujours supérieur à l’objectif de 3% et que le taux d’endettement du pays de l’ordre de 98% du PIB, sont, eux aussi, très élevés.

Toutefois, « on n’a pas tout essayé » ! Avec, entre autres, l’idée d’inventer un « loyer virtuel », qui consiste à créer une taxe supplémentaire pour les propriétaires de logements sous prétexte qu’ils ne paient pas de loyer (!), ou encore préparer une « taxe robot » … Mais le fin du fin créé par les frondeurs de la gauche est la création envisagée du « revenu universel ».
J’aurais l’occasion de revenir bientôt sur le paradoxe extravagant du nouveau porte-drapeau du revenu universel qui, avec talent certes, n’ayant jamais travaillé (apparatchik du PS), promet « la fin du travail » et non la création de richesses nouvelles. Aujourd’hui, je m’en tiens aux seuls chiffres.

Reste la spoliation du patrimoine

L’OFCE, think-tank de gauche, évalue le coût du revenu universel à 480 milliards d’Euros net par an. Il se traduirait par un revenu minimum de 785 euros par mois et par adulte, ou encore de 315 euros pour les moins de 18 ans, de 1 100 Euros pour les plus de 65 ans et les handicapés, soit un total de 588 milliards d’Euros, auxquels sont soustraits 100 milliards d’allocations diverses actuellement distribuées !

Sachant que les dépenses annuelles de la France se montent à 382 milliards d’Euros, dont 40% sont consacrés à la feuille de paye de la fonction publique et qu’a priori, le nouveau prestidigitateur ne veut pas la réduire, et que les dépenses de fonctionnement et d‘investissements sont nécessaires à la fameuse « relance économique keynésienne », ces dépenses sont donc incompressibles. Reste à trouver des recettes ailleurs : le patrimoine des français.

Ce patrimoine étant évalué à 10 221 milliards d’Euros, le calcul est vite effectué. Il sera spolié en moins de vingt ans, à supposer que les braves créateurs de richesses -eh oui- restent les bras croisés.

Ce ne sont pas les quelques recettes supplémentaires tirées des 20 milliards de dividendes -déjà assujettis à l’impôt- proposés par Gérard Filoche, nouveau compagnon de route, et les éventuels 40 milliards d’évasion fiscale qui permettront de la freiner.

Ainsi, toutes choses égales par ailleurs, la France se retrouvera, dans vingt ans au mieux, dans la situation de la Grèce aujourd’hui.

Daniel BOERI

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