Édito du 19 juillet 2019, Le vaccin anti HPV toujours : Le cancer du col de l’utérus peut être éradiqué !

Mis à jour le 12/09/2019 | Publié le 19/07/2019 | Édito, International, News

L’accueil réservé à mon précédent éditorial : « vacciner contre le HPV : protéger les jeunes » ; un record avec plus de 97 000 pages vues, me conduit à y revenir. D’autant plus que, ce mois de juillet est riche en informations nouvelles et très bonnes, relatives à l’impact de la vaccination contre le Papillona Virus Humain (HPV), ou encore alarmantes, sur la faible couverture vaccinale dans le monde.

Que ce soit en France, où la Haute Autorité de Santé, formule des recommandations ou dans le monde, avec les résultats publiés par la revue scientifique Lancet.

Les réticences contre le vaccin sont toujours cependant présentes et l’organisation des Nations Unies s’alarme de la stagnation du taux de vaccination de base dans le monde.

Le principe de précaution est certainement nécessaire, il a cependant ses limites quand il conduit à nier les résultats scientifiques.

D’autant que le contexte est aujourd’hui encore plus clair. En France, plus des trois quarts des cas de cancers invasifs diagnostiqués se trouvent chez les jeunes femmes de 25 à 64 ans.

Dans le monde, la revue scientifique Lancet, publie une nouvelle étude qui s’appuie sur des données historiques plus longues (huit ans), quand bien même cela peut paraître encore court, mais le vaccin contre le HPV est récent.

L’analyse couvre un champ beaucoup vaste. Elle s’appuie sur 65 études qui couvrent une population de 60 millions de personnes et montre une chute significative du cancer du col de l’utérus et surtout permet d’entrevoir son éradication !

Par ailleurs, paradoxalement l’infection par HPV peut n’avoir aucun effet toute  au  long de la vie alors que derrière le vocable unique HPV, c’est une centaine de types de cas qui sont possibles.

Mais aussi, les chiffres sont têtus et il faut les rappeler. Chaque année, en France il se découvrent 3200 cas de cancer col de l’utérus et près de 1000 décès !

Des résultats clairs

Les études[1] ont été menées dans 14 pays dits à hauts revenus. Ainsi, pour les HPV 16 et 18, qui représentent 70% des cas de cancer du col de l’utérus, elles montrent que :

  • Après vaccination anti HPV, le cancer du col de l’utérus, baisse de 83 % chez les jeunes filles âgées de 15 à 19 ans et de 66 % sur la catégorie 20 24 ans !

Les appréhensions des parents, pour compréhensibles qu’elles soient, de se confronter à la sexualité des jeunes enfants, et de pratiquer tôt la vaccination, ne doit pas masquer l’impact positif du vaccin.

  • De plus, l’étude montre également que dans le cas des verrues génitales, celles-ci baissent de 67 % chez les jeunes filles de 15 à 19 ans et de 54 % chez celles de 20 à 24 ans.
  • De même, les pré-cancers baissent de 51 % chez les 15 -19 ans et de 31 % chez les 20- 24 ans.
  • Mieux, les études montrent que les jeunes hommes, non vaccinés (!!), en bénéficient également. Ainsi, dans le groupe des 15/19 ans, les verrues génitales baissent de 48 % et 32% pour les 20/24 ans.

Désolé pour ces chiffres, mais ils sont têtus.

Le professeur Marc Brisson, de Laval University, au Canada estime que l’élimination du cancer du col de l’utérus peut être envisagée (4 cas sur 100 000) !

Le dépistage des lésions précancéreuses et cancéreuses du col de l’utérus et la vaccination anti HPV donnent aujourd’hui l’espoir d’éradiquer ce type de cancer.

Encore faut-il que la vaccination couvre une grande partie, de la population (aujourd’hui, en France, de l’ordre de 20 %). Cela est d’autant plus nécessaire que cette infection, sexuellement transmissible, est la plus fréquente dans le monde et se transmet par contact cutané-mycose. Il faut noter également que 90 % des infections ne sont plus détectables après deux ans il importe donc de les prévenir par le dépistage et la vaccination.

L’Ecosse montre le chemin

A ce propos, le cas de l’Ecosse[2] est très intéressant ; il illustre, à l’envi, l’impact du couple dépistage /vaccination.

La vaccination anti HPV a commencé en 2008 et la couverture vaccinale couvre 85% de la population visée à savoir les 12/13 ans et 65% pour les 13/18 ans.

Les auteurs se sont appuyés sur le cadre scolaire et on inclut 138.692 femmes, nées entre 1988 et 1996 (le vaccin date de 2005), ayant réalisé un dépistage à 20 ans.

Les femmes vaccinées, nées en 1995 et 1996, avaient une diminution de 89% des lésions précancéreuses !

C’est une superbe conclusion.

Daniel BOERI


[1] http.//dx.doi.org/101016/50140-6736(19)30298-3

[2] British Médical Journal (15/07/2019)

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